Archives de catégorie : Histoire

1 Jour – Le cochon

La fête du cochon

Le porc a été une des premières espèces animales domestiquées par l’homme. Sur beaucoup de sites archéologiques du Néolithique, les dépotoirs nous livrent quantité de ses ossements



       Le boucanage et les salaisons ont pu, eux aussi, apparaître très tôt dans l’histoire de l’humanité, comme mode de conservation de la nourriture carnée sur une bonne partie de l’année.

Dans le monde rural, la fête du cochon occupe une place de choix : le jour du sacrifice marque l’évènement de l’hiver, comme fête de l’abondance et de l’entraide. A cette saison, la viande se conserve bien dans les maisons : elle permet d’assurer la jonction alimentaire, toujours problématique, entre la fin des réserves de légumes de l’automne, et l’arrivée des premiers légumes de printemps.

           De surcroît facile à nourrir, notamment avec des épluchures et les eaux grasses, le cochon est quasiment utilisable à 100%. La viande se mange fraîche pour les meilleurs morceaux, mais aussi se conserve sous différentes formes, pour donner de délicieux produits : saucissons, jambons, saucisses sèches… Le lard sert dans toute la cuisine rurale ; le sang permet de confectionner le « tripou » (le boudin) ; les soies seront transformées en brosses ; les intestins, soigneusement lavés, serviront d’enveloppe aux charcuteries. La vessie elle-même, sera employée pour conserver la graisse la plus fine, ou comme blague à tabac…

C’est pourquoi, chaque année, dans presque toutes les maisons montagnardes, on ressort avec beaucoup de cérémonial l’outillage nécessaire à l’abattage du cochon, puis aux différents stades de la préparation des produits à conserver : le « nauc », l’auge en planche où l’on ébouillante l’animal, le tour en bois pour le hisser au plafond de la grange, la grande planche à découper la viande (ses dimensions doivent permettre le travail de trois ou quatre personnes à la fois), et le saloir, creusé à même un tronc d’arbre.

Pour tous ceux qui y participent, la fête du cochon reste un moment privilégié de la vie vie communautaire.

Si tous se retrouvent, parents, voisins et amis, c’est bien entendu pour partager le travail, mais aussi partager le festin final, et savourer la « carbounado » (grillade du filet de porc) et le « tripou ». Lorsque les convives se séparent, dans la nuit claire de l’hiver, ce n’est jamais pour bien longtemps : quelques jours plus tard renaît la fête dans un autre foyer, pour l’abattage d’un nouveau cochon !C’est tout ce cérémonial que nous allons à présent vous raconter. C’est tout ce cérémonial que nous allons à présent vous raconter…

Le cochon, base de l’alimentation des montagnards Ariégeois, vivait le plus souvent au rez-de-chaussée de la maison dans la soue « poucirgo ». C’est là que du mois de septembre, où l’on achetait le (ou les) porcelet(s), jusqu’à l’hiver de l’année d’après, il engraissait en dévorant les légumes et pâtées que leur portait la femme de la maison toujours chargée de la basse cour. La nourriture se composait exclusivement des légumes ou fruits cultivés par le foyer : pommes de terre, betteraves, navets, pommes, choux, blettes etc… auquel s’ajoutaient les orties (il fallait se lever de bonne heure pour en trouver !) et les « mourassous » qu’il fallait aller chercher bien loin, jusqu’à la montagne d’Orlu. Le tout était cuit pendant de longues heures, soit dans une grande marmite en fonte située au-dessus d’un foyer, « la chaudièra », soit dans le chaudron, « le païrol » ou « la païrolla », dans la cheminée. Ecrasés avec un pilon, les légumes étaient arrosés de son (« le brèn ») avant d’être servis au cochon. Le chaudron était versé dans une auge en pierres taillées, « le naouc ». Les chiens et les poules profitaient aussi de cet excellent repas. Les sorties du cochon étaient restreintes : une à deux promenades par semaine dans la cour et c’était tout.

Ainsi dorloté, notre cochon, à l’âge de deux ans environ, arrivait au poids respectable de 200 à 240 kilos.

LE SACRIFICE

    Le jour fatidique arrivé, dès que l’équipe hommes (entre 6 et 8) et femmes était au complet, le matériel mis en place, celui qui saignait le cochon, « le tuairo », (1) se dirigeait avec autres hommes vers la soue : il fallait attraper le cochon et l’amener sur le lieu du sacrifice. Le poste de chacun était fixé. Deux hommes jeunes et solides prendraient le cochon par les oreilles, un autre s’occuperait de la queue. Il arrivait que des hommes vieillissants et n’offrant plus toutes garanties soient relégués vers l’arrière du porc. C’était l’offense suprême mais il fallait s’y plier puisque le groupe l’avait décidé !

Le tueur prenait un fer recourbé aux deux extrémités, « le gantchou »(2). Un côté présentait une petite courbure et était très pointu, l’autre avait un cintre de bien plus grand diamètre. (On peut voir ce fer dans les mains du tueur sur la photo ci-contre). Le côté affûté était, sans ménagement, planté sous la tête du cochon qui sous l’effet de la douleur suivait. La porte de la soue passée, chacun prenait sa place, les uns aux oreilles, l’autre à la queue. L’équipage tirait donc le cochon qui poussait des  » crouic crouic crouic «  que chacun de nous a encore à l’oreille, vers la table d’opération. Il s’agissait souvent de la maie,« mèi », que l’on avait retournée. Ici tous les hommes présents entraient en action. Le tueur toujours à la tête, les deux qui tenaient les oreilles prenaient les pattes avant, deux autres prenaient les pattes arrière et le dernier toujours avec sa queue. Le cochon était renversé sur la maie puis ramené vers l’avant afin que sa tête se trouve dans le vide. Le tueur passait alors le côté large du crochet en fer autour de sa cuisse ce qui avait pour effet de maintenir la tête du cochon tout en libérant les mains de l’officiant

1/ « le tuairo », Les tueurs étaient au nombre de trois ou quatre par village car, comme vous allez le voir, c’était un travail très délicat dont dépendait la conservation du porc et donc la nourriture de la famille pour l’année à venir. Celui que vous voyez officier ici était l’un des plus renommés Marius BOMPART, frère de Baptistin, qui avait été formé par son père Henri, lui aussi grand tueur de cochons devant l’éternel.

1/ le gantchou ». Avant l’arrivée de cet instrument de torture très efficace, on se servait d’une petite corde solide, « le courdill », que l’on passait autour du groin et de la tête du cochon à la manière d’un licol de cheval (« mouraillaben lè porc »). Il arrivait assez souvent que le cochon se détache et se sauve, ce qui provoquait une belle panique suivie d’une belle engueulade, chacun accusant l’autre d’être la cause de l’échec et enfin de franches rigolades dans tout le village pendant des années.

Le tueur prenait son couteau,« a gabineto », très pointu et affûté pour l’occasion. Après avoir rasé les poils sous de la gorge du cochon, tâté longuement cette gorge afin de bien repérer l’artère, d’une main sure il plantait son couteau et sectionnait cette artère. Le sang jaillissait en un jet tendu, par saccades au rythme des pulsations cardiaques et était récupéré dans un chaudron ou un seau, tenu par une femme, dans lequel on avait mis du vinaigre afin d’éviter que le précieux liquide ne se caille

Le mélange sang – vinaigre, était touillé sans arrêt à l’aide d’un bâton, souvent en noisetier : « la barèjo

La barèjo

Le cochon, alors que son corps se vidait de son sang, était d’un grand calme. Mais les hommes devaient rester très vigilants et concentrés en attendant les derniers soubresauts qui faisaient se détendre les quatre pattes très vivement dans tous les sens. C’était le conseil répété chaque fois aux jeunes : attention aux secousses, « gà aï soucadidos ». Il vrai que si une patte échappait, ce pouvait être très dangereux pour le visage des hommes. Il y a eu de nombreux accidents. Quand, de l’avis général, le cochon était déclaré mort, on le descendait de la maie et on retournait cette dernière.

Deux chaînes en fer longues de 2 à 3 mètres, « lès tirans », étaient déposées en travers de la maie de telle sorte qu’elles débordent sur les côtés. L’animal était posé dans la maie sur les chaînes. Il fallait lui enlever les poils,« le pèla « .

La maîtresse de maison avait fait chauffer de l’eau qui devait être juste à point à ce moment : surtout ne pas avoir trop bouilli car : « i as coupat la forço », (littéralement « tu lui as coupé la force ») disaient les hommes en colère.


Le cochon était donc ébouillanté

A l’aide des deux chaînes il était tourné et retourné dans cette eau bouillante

Le poil ramolli, la peau bien propre et adoucie, on pouvait commencer à raser le cochon. Chaque homme s’armait d’un bout de tôle d’acier bien affûté, d’environ 5 cm sur 10 cm, souvent découpé dans une vieille faux, « la rascletto », et raclait le cochon. Le « tueur«  s’occupait toujours de la tête. Il avait, pour ce faire, une raclette triangulaire pointue d’un côté. Il ne fallait surtout pas, sous peine de sévères réprimandes, entamer la couenne. Evidemment, pour pouvoir atteindre tous les côtés, il fallait retourner le cochon à l’aide des chaînes. Cette opération devait être menée rapidement car l’eau refroidissait très vite.

Le rasage terminé, le cochon était rincé et amené sur un coin de la maie. Le tueur pratiquait une incision sous les tendons des pattes arrière, dans laquelle il glissait un bout de bois en forme d’arc « la courbo » qui allait permettre de suspendre le cochon. Il détachait ensuite du corps la sortie du gros intestin, « la tripo dal cul », qu’il attachait afin que les excréments ne se déversent pas sur le cochon. Dans chaque maison, le plancher de l’étage possédait un ou plusieurs trous de 3 cm de diamètre qui permettaient de pendre le cochon. Un tour tout en bois, actionné par des bâtons, était posé en haut et relié, par une corde, à travers le trou, au bois cintré pris derrière les tendons du cochon. Il suffisait dès lors d’actionner les deux bâtons pour monter le cochon et le suspendre au-dessus de la maie. Pendant le reste de l’année ces trous étaient fermés avec des bouchons en liège ou des bouts de bois. Suite à l’arrivée du modernisme, planchers refaits en parquet ou pose de linoléums, le cochon était suspendu à une poutre en ba

1 Jour – La vie à Gourbit

Le foc de la Saint Jean

Cher Jean combien de coutumes ; de dictons, traditions,  sont liés à ton nom. Le 24 juin, jour de la nativité est symbole de vie, de soleil et  d’espoir. On lui attribue des pouvoirs bénéfiques pour tout et pour tous.

Ce jour là le curé bénissait le feu en récitant une prière à la gloire du plus grand Saint.

Les cierges  Le deux février le curé bénissait les cierges pour se protéger de la foudre, mettre dans la chambre d’un mort, pendant l’accouchement, afin que tout se passe bien.

 l’Ascension. A l’Ascension le curé bénissait les champs en se retournant aux quatre points cardinaux

Quand l’hiver s’était bien installé, il n’y avait pas grand-chose à faire dans les chaumières. La neige recouvrait le paysage, les plus jeunes s’occupaient de « soigner les bêtes », quelques moutons et une ou deux vaches. Les grands-pères quittaient l’Ariège, fin novembre, jusqu’au mois de mars. Ils se rendaient dans l’Hérault chez de grands propriétaires, tailler la vigne. Ils parcouraient près de 400 kilomètres. Cette marche durait plusieurs jours. Quand ils arrivaient, épuisés mais contents, ils étaient bien nourris, et trouvaient davantage de confort qu’ils n’avaient chez eux. La saison terminée, ils remontaient dans leur village, certains à pieds, d’autres prenaient le moyen de locomotion existant à l’époque. Ils avaient gagné un peu d’argent. Cela aidait les familles à passer le reste de l’année. Il fallait économiser pour « joindre les deux bouts ».

<<<>>> 

1 Jour – 1 Demande généalogique

Si quelquun a des renseignements

Bonjour
j’ai lu votre article. Je m’appelle Béatrice LAGUERRE , mon grand père était Louis LAGUERRE et mon arrière grand père Basile LAGUERRE, mon pèrec Marcel LAGUERRE dit Etienne en famille. J’essaie de reconstituer l’arbre généalogique et le patrimoine qui existait alors et connaitre leur passé: tradition, histoire familiale… Sommes nous parente et pourriez vous me renseigner ?

1 Jour – Des traditions

A Pâques

A Pâques à la sortie de l’office, on distribuait du pain bénit que l’on mangeait en récitant :

« Pain bénit, je te mange, si je meurs sert moi de sacrement.

A la Saint Roch

Pour la Saint Roch, le protecteur de la peste, on bénissait les bêtes.

Traditions de  Noël     

La bûche de Noël (bois) Pour la veillée de Noël, on mettait dans la cheminée «  la turro de Nadal (la bûche de Noël) Elle séchait très souvent d’une année à l’autre, mais on n’exigeait pas d’elle qu’elle brûle à grandes flammes mais qu’elle se consume très lentement. (même pendant plusieurs jours) mais surtout,  il ne fallait pas qu’elle s’éteignît la nuit de Noël.

Autour de cette bûche avait lieu une veillée, souvent les voisins venaient nombreux passer la soirée, en attendant la messe de minuit. Là se racontaient des histoires de fées, sorcières, loup -garous…Au retour de la messe certains faisaient réveillon avec un daube, ce qui était presque un luxe ou même tout simplement  une nécessité vu que les jours qui précédaient on avait assez souvent subi un autre carême.

Le pain bénit de Noël

Certaines familles apportaient   à la messe de minuit, des pains qu’elles avaient pétris et cuits elles-même. Ce pain béni à la messe de minuit avait des vertus protectrices : on en donnait aux bêtes malades, aux gens et même aux femmes en  couches, pour que tout ce passe bien. Ce pain ne devait jamais être jamais jeté.

Noël et les bêtes

Les gourbitois avaient pour habitude de suralimenter les bêtes le jour de Noël (chiens, lapins, cochons…) Les vaches aussi bénéficiaient d’un régime de faveur : mangeoires plus pleine, plus de litière.

Superstition de Noël Si Noël tombait un vendredi, il y aurait beaucoup plus de mort dans l’année à venir. Il ne fallait surtout pas rentrer dans les étables le soir de Noël cela portait malheur, d’autres disaient que les bêtes parlaient et celui qui allait les écouter mourait dans l’année.

Paulette Laguerre

1 Jour – 1 Légende

L’histoire d’une armoire de Carnies (1)

Après un décès, une personne hérita d’une armoire dont personne ne voulait compte tenu de son état général. Elle tenait debout parce que les vers se donnaient la main. En  prenant possession de ce meuble, une vieille parente octogénaire lui précisa que cette armoire était conjurée, et qu’elle l’avait déménagée avec son frère pour la mettre à l’abri lors d’un incendie à l’époque de la guerre de 1914-1918. Sur le moment personne n’accorda toute l’attention à ses paroles dont elles auraient dû susciter.

La dame mis l’armoire à sécher pendant un an pour évacuer l’humidité provoqué par une gouttière. En  l’examinant  en suite, elle aperçut un graffiti sur la porte droite « Marie Eychenié 8 Juillet 1789 ». Elle fit part de ce détail à Madame la directrice des archives de l’Ariège qui lui conseilla de consulté les registre de notaires de Tarascon pour l’année 1789. Effectivement dans les registres des notaires JP Vincent Boyer le 8 juillet 1789 figure le contrat de mariage de Marie Eychenie  de Carnies qui va épouser Jean Builes habitant de Gourbit. Le contrat prévoit entre autre  que la future aura une armoire en noyer ou en  merisier.

L’armoire rustique a une façade en merisier, a deux portes ç recouvrement avec moulurations Louis XV dans le haut et de simples rectangles moulurés dans la partie inférieure. Les montants des côtés sont en merisier et les planches intérieures formant panneaux sont en peuplier, tandis que le bas de la façade est également découpé. Les  fiches en  fer sont du XVIII ème siècle, ainsi que l’entrée de la serrure.

En l’observant de plus près la dame s’aperçut que ce meuble était brûlé sur le montant gauche à l’extérieur, deux fois à l’intérieur de la porte gauche : il s’agit d’une conjuration.

Nous  sommes là dans le domaine de l’irrationnel, révélateur d’un certain état d’esprit en  haute Ariège à la fin   du règne de Louis XVI. Le Larousse dit ceci à propos de la conjuration «  Action d’écarter par des moyen surnaturels les effets d’une influence maligne. Exorcisme, prières, supplications. Il s ‘agissait donc de faire rougir une tige de fer au feu et de brûler le meuble à un ou plusieurs endroits tout en  récitant une prière pour que le feu  épargne le meuble en cas  d’incendie. Il y a apparence que la chose s’est vérifié une fois  au moins dans le premier  quart du XXème Siècle. Ce cas n’est pas isolé, puisque dans l’église de Gourbit, le coffre de sacristie visible dans le bas côté gauche est lui-même  conjuré ainsi que le confessionnal. 

(1) Carnies : hameau disparut de la haute vallée de la Courbière à la suite d’un glissement de terrain au XIX ème siècle 

(Extrait tiré dans le journal des amis de la vallée de la Courbière)

1 jour – Une tradition

Le mariage

Le contrat : Il est passé pour la cérémonie officielle des fiançailles. La fiancée se rend chez le notaire, accompagnée de ses parents et de ses demoiselles d’honneur «  Les dounzélos ».

Sur le contrat sont répertoriés la dot de la jeune fille (argent terres, meubles, trousseau…) Les biens apportés par le jeune homme et la répartition de ces biens en  cas de décès de l’un des époux.

Le trousseau : Le trousseau de la marié se composait de 60 draps de chanvre, 4 à ou 5 habillements, 3 capétes (violette, jaune, rouge) pour garder les bêtes – 3 douzaines de chemise,   des couvertures de bures bleues, blanches – quinze paires de bas tricoté.

Le mobilier et le trousseau de la mariée étaient conduits chez le futur  marié quelques jours avant la noce. Parmi les  meubles transportés on  voyait le lit et une armoire appelée «  cabinet de la nobio » le tout en  pièces détachées. Il y avait aussi une chaise  pour l’église, une quenouille avec son fuseau, parfois un rouet et divers ustensiles pour la future ménagère.

Le trajet était très animé (chanson, histoires griboises). Le fiancé accueillait sa promise et recevait le trousseau. C’est lui qui ajustait séance tenante les bois du lit, puis les « douzélos » préparaient la couche nuptiale. La mère et les jeunes filles rangeaient le linge dans l’armoire.

Le soir, un repas réunissait tous les invités.

La veille du mariage : La veille du mariage,  au domicile de la mariée, les invités entre et ferment à clef. La fiancée  se déguise et se cache. Le fiancé et les jeunes gens sont devant la porte. Les jeunes filles à l’intérieur demandant :

« Tancali era porto »

Les jeunes gens répondent

« Porto uno bero camiso ara nobio, ara nobio…”

Il faut énumérer ainsi tous les habits de la fiancée. A la fin,  le fiancé ouvre et s’écrie :

« Les joueils d’amour t’en porti, nobio »

Tous entrent dans la maison. Les jeunes filles tentent de prendre le chapeau du fiancé que ses amis protègent. Lorsqu’elles ont réussit, les jeunes gens doivent chercher la  fiancée et mettent la maison sens dessus- dessous. La fiancée peut être déguisé en  garçon et se mêler comme les autres pour les recherches ou  en grand’mère et regarder depuis le coin du feu …  

1 Jour – 1 Légende

Il était une fois dans une modeste chaumière  accolée à la montagne, vers le haut du Sarat, vivaient dans une grande pauvreté un tailleur, avec sa nombreuse famille. La mère de famille répartissait tous les soirs, dans chaque assiette un peu de bouillie de farine.

Profitant que la mère soit sortie pour remplir un seau d’eau à la fontaine, une encantada se glissa dans la maison. Attirée par la bonne odeur de la soupe, elle mangea le contenue d’une assiette et vite disparut par la cheminée.

Ayant prit goût à ce met, elle revint chaque jour, prendre son repas. La mère de famille n’osa pas se plaindre de peur de recevoir quelques mauvais sorts de la fée.

Mais une bouche de plus à nourrir lui posa à la longue, un  gros problème, elle décida alors d’en parler à son mari. Celui-ci lui conseilla :

        – Si elle te demande ton nom, réponds lui,  » Mi Mateisha !  » (moi-même)…, et ce soir, au lieu de mettre notre dîner dans nos assiettes sur la table, rempli des écuelles de cuivre et pose-les sur les braises.

A l’heure habituelle, l’encantada entra et ne voyant aucune écuelle sur la table, étonnée elle demanda à la femme du forgeron :

 – Femme comment t’appelles-tu ?

Celle-ci, sur les conseils de son mari, répondit timidement, la peur au ventre, car on ne savait jamais ce que ces sorcières étaient capable :  

-Mi-Mateisha.

-Où sont passé les assiettes de soupe ?

            La femme du forgeron  montra du doigt l’écuelle dans la cheminée. La sorcière, se précipita sur la coupe de cuivre pour la porter à sa bouche. A peine l’avait-elle dans les mains qu’elle poussa un hurlement de douleur et la lâcha. Folle de rage, elle s’enfuit en criant

– Que m’an Cremat ! Que m’an Cremat ! Que m’an Cremat !

(Elle m’a brûlé ! Elle m’a brûlé !)  et promettant que ses sœurs viendraient bientôt la venger. De retour dans son trou de l’Abufanière, ses compagnes en colère voulurent aller  châtier la femme ayant fait du mal à leur sœur,  elles  demandèrent :

Chi t’ag a fèit ? (Qui te l’as fait)

-Mi Mateisha ! « (Moi-même) répondit la blessée en pleurant.

– Ne t’en prends qu’à toi-même maladroite !  répondirent ses compagnes.

Jamais plus l’encantada ne revint dans la  chaumière de la famille du tailleur leur  voler leur nourriture.

Paulette Laguerre