Archives de catégorie : Histoire

1 Jour – 1 Légende

Paulette Laguerre

La transhumance

Mes enfants du temps de mes parents, la vie était très dure dans nos montagnes, aussi au printemps, les hommes du pays quittaient leurs villages pour monter travailler dans la montagne. Il y avait les « carbognés » comme on nommait ceux qui produisaient du charbon de bois dans les forêts, complètement noir de la tête aux pieds. Les bûcherons montés sur des mules, reconnaissables  à  leur hache sur leurs épaules. Tous ces hommes vivaient de la montagne.

Dans un vallon encadré de forêts de sapins et de hêtres, (le lac d’Artax n’existait pas encore à cette époque) se trouvait un vert et riche pâturage où les  habitants de Gourbit et d’autres villages avoisinants envoyaient leurs troupeaux paître tous les ans à la belle saison. Lorsque toutes les bêtes étaient réunis pour monter la-haut, la ramado (troupeau) était confiait pour plusieurs mois à la garde d’un berger qui ne redescendrait qu’aux premières neige. A l’époque de mon histoire, c’était Firmin, du village de Gourbit, qui vêtu de sa grande houppelande de laine des Pyrénées et de ses guêtre en peau de mouton, avait prit à la fin avril, la tête de la ramado avec son chien. Jeune et intrépide le Firmin faisait le désespoir du curé par son impiété et les paroles de blasphème sortant de sa bouche. Mais, chut je vais vous raconter son histoire.

La légende du  lac d’Artax

Un cop ! Sur les crêtes à la limite du bois et le début des alpages, Firmin un berger de Gourbit  gardait son troupeau, assis sur une pierre. Tout au tour de lui ses bêtes broutaient de bon appétit l’herbe grasse et les feuilles de réglisse abondantes à cet endroit. Firmin restait très vigilant, l’œil aux aguets, Son bâton ferré à la main car l’ours rodait dans les parages. Heureusement l’automne approchait, bientôt il redescendrait au village passé l’hiver.

Le matin, Berthe la promise du berger lui fit la surprise d’une visite, elle était venue lui porter «  unô tempardô é unn chicott dé salcissot »

      — Vous n’avez pas compris ?  C’est de notre patois Ariégeois que parlaient nos parents. Elle lui apportait  tout simplement une crêpe de blé noir et un morceau de saucisson.

Le temps, ce jour là était orageux et la chaleur suffocante. Vers   midi au soleil, le berger et sa promise  partageaient le repas, assis à l’ombre près de la source de Fonfréde (les gens du pays nommaient ce lieu ainsi car à cet endroit sortait une source très fraîche). 

 Franchissant péniblement les derniers rochers, apparurent  un vieil homme à la longue barbe, à la main un  bâton de buis. Le pèlerin semblait épuisé, la sueur coulait sur leur visage. Il n’avait pas mangé depuis deux jours et les réserves d’eau qu’il avait emmené avec lui se trouvés épuisés. L’homme s’approcha du couple. Arrivé à leur hauteur, il demanda au berger, ce que nul n’aurait refusé à de pauvre marcheur à cette heure de l’été :

 — Brave homme veux-tu me prêter  ton écuelle pour prendre un peu d’eau à la source afin d’étancher ma  soif, demanda Saint Pierre.

Eh ! Oui ! Vous avez bien entendu, autrefois le seigneur Jésus ou le grand Saint Pierre venait dans ce monde se rendre compte si les hommes n’oubliaient pas la charité. Cette année là, Saint Pierre avait choisi les Pyrénées ariégeoises.

 Mais le berger ignorait à qui il avait à faire, furieux d’être dérangé, d’avec sa goujàto, (sa fiancée) eut un réflexe regrettable. Alors que dans nos villages de montagnes l’hospitalité est un devoir sacré envers le voyageur égaré, Firmin répondit en colère : je vais vous le dire en patois :

                 « Bébetz andé la ma ou comô las bàco »

                        — Buvez avec la main  ou comme les vaches.

             Les yeux de  Saint Pierre s’embrumèrent, mais son visage resta impassible, quand il annonça :

 — Je ne boirais pas à cette fontaine et je ne me reposerais pas non plus  à l’ombre de ce bois, mais dorénavant plus personne ne le fera.

Firmin éclata de rire.

— Et la Berthe ! Tu as entendu ? Le soleil a tapé sur la tête de ce pauvre fadàs. 

Ne l’écoutant pas Saint Pierre s’adresse à Berthe :

  •  Femme ! ramasse ta cruche de lait de tes brebis, et cours aussi vite que tu le pourras !  et quoique que tu entendes ne te retourne jamais !

Saint Pierre replaça sa besace sur l’épaule et reprit son bâton noueux et se perdit dans les rochers. Mais il n’alla pas loin de là.

Berthe hésita un instant puis, prise de peur, elle s’enfuit. Arrivée sur les crêtes, elle entendit un grand bruit  de tonnerre, la terre trembla sous ses pieds. La peur au trousse, elle  lâcha sa cruche de lait qui se brisa et courut vers le col.

Le vent souffla de plus en plus fort dans les arbres, les craquements des branches se mêlaient aux bruits des animaux sauvages. Soudain, Firmin fut entouré sans interruptions d’éclairs éblouissants, et assourdit par le fracas du tonnerre amplifié par l’écho que renvoyaient les montagnes entre elles. Sous ce déluge de feux, les moutons affolés partaient dans tous les sens. Epouvanté Firmin et son chien entrèrent pour se protéger dans la cabane  de branchages, recouverte de terre.

 Un bruit infernal se répercuta de rochers en rochers la montagne se fissura de toute part. Des trombes d’eau, de roches dévalèrent les pentes emportant tout sur leur passage, transformant la « jasse » en étang d’eau noire comme de l’encre.  Berger, chien, montons et forêt  y furent engloutis.

A ce bruit de cataclysme, la Berthe toujours sur les crêtes, ne put résister à la curiosité, oubliant l’avertissement que lui avait donné l’étranger, elle se retourna, et fut instantanément figée pour toujours dans la pierre.

Ce lac maudit resta de longues années le territoire des crapauds et salamandres. Les bergers qui conduisaient leurs troupeaux en transhumance dans les parages, évitaient de s’en approcher. En 1935 une première  opération d’alevinage s’était soldée par un échec et les montagnards évoquèrent cette malédiction de Saint Pierre

Si maintenant vous allez  passer la journée au lac d’Artax, et  depuis quelques années pêcher, sachez que pendant des siècles, les gens du pays  crurent ce lac  maudit. Il n’y a jamais eu de  poisson. Autre phénomène incroyable, Sur ses bords naissent tous les ans, des milliers et des milliers de têtards, mais  rarement on aperçoit une grenouille, ou un crapaud.

Lorsque les intrépides marcheurs grippent vers les crêtes qui entourent le lac, ils peuvent  une fois parvenu au sommet, voir dans ses eaux noires, une cinquantaine de troncs d’arbres encore intacts et dressés comme des mâts de bateaux.  Des bergers affirment avoir entendu certains soirs les cloches des moutons sonner. D’autres les soirs d’orage, des gémissements humains à intervalles des  coups de tonnerre. Le curé affirmait que c’était l’âme de Firmin qui réclamait des messes.

Les incas à Gourbit

Suite à des recherches poussées, après m’être rendu sur place, je suis à mesure de dire que des incas ont trouvé refuge à Gourbit après que leur royaume fut envahi par les espagnols.

Voilà un mur inca

Voilà le mur à Gourbit

Lors de leur fuite ils ont perdu du savoir faire, et puis les pierres sont plus petites à Gourbit mais le résultat est le même.

Donc Gourbit peut devenir un site archéologique inca.

Trois visites incontournables en Ariège pour les amoureux de la Préhistoire

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Trois visites incontournables en Ariège pour les fans de préhistoire (lejournaltoulousain.fr)

Héloïse Thépaut

8 octobre 2023 – 18:05

Entre ses grottes et son parc dédié à la Préhistoire, l’Ariège a de quoi ravir les amoureux de cette période ; voici trois visites incontournables à faire dans le département.

Avec ses grottes où d’importantes découvertes ont été faites, l’Ariège possède un riche patrimoine préhistorique. Il est donc un incontournable pour les fans de la Préhistoire qui auront assurément le souffle coupé face à la grotte du Mas d’Azil. Cette dernière est impressionnante à bien des niveaux, notamment par sa hauteur (70 mètres), par le fait qu’elle soit traversée par une rivière et une route et par sa richesse archéologique qu’un guide vous dévoilera.

Durant une heure, celui-ci va vous faire voyager 35 000 ans en arrière à la rencontre des Magdaléniens. Il vous racontera leur vie quotidienne et vous montrera des traces de leur passage : un propulseur orné nommé “faon aux oiseaux”, une dent de cachalot sculptée ou encore des harpons… Vous découvrirez aussi des ossements de mammouths, de rhinocéros laineux et d’ours des cavernes amenés dans la grotte par la rivière il y a des milliers d’années de cela.

Cap ensuite à la grotte de Niaux qui fait partie des seules grottes ornées qui se visitent encore à ce jour. Sa visite est donc incontournable pour les fans de Préhistoire. À la lueur d’une lampe, ils pourront admirer des peintures datant de 14 000 ans dans le “Salon Noir”, situé à 700 mètres de l’entrée de la grotte. Ces chefs-d’œuvre de l’art pariétal représentent plusieurs animaux, notamment des bisons, des bouquetins, des chevaux et des cerfs.

Et, pour information, il s’agit des vraies peintures et non de reproductions, comme c’est le cas dans d’autres grottes. Les amoureux de cette période de l’Histoire ne resteront donc pas de marbre face à celles-ci. En plus des peintures d’animaux, ils pourront aussi observer des signes énigmatiques qui ont été apposés sur les murs de la grotte de la Niaux. Et pour aller plus loin, vous pourrez compléter votre visite avec un passage au parc de la Préhistoire.

Situé à Tarascon-sur-Ariège, ce dernier est le lieu à visiter pour les fans de la Préhistoire. Vous pourrez vous y initier à l’art pariétal grâce à des objets, des répliques grandeur nature du “Niaux interdit” et de la grotte de Marsoulas et des films. Au fil de votre visite, les plus jeunes pourront ensuite s’émerveiller devant les reproductions plus vraies que nature de lion des cavernes, bison des steppes, cerf mégacéros ou de mammouth laineux.

Et vous n’êtes pas au bout de vos surprises. En effet, le parc de la Préhistoire propose aux petits et aux grands des ateliers immersifs lors desquels ils pourront se plonger, comme s’ils y étaient, dans la vie quotidienne des Hommes préhistoriques. Au programme : initiations de tir au propulseur pour chasser comme Cro-Magnon, mais aussi à la peinture ou à la gravure sur pierre, à tailler le silex puis, à allumer le feu et à fouiller comme les archéologues.

Ces passionnés de Préhistoire veulent vivre en autonomie dans la forêt en Ariège

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Ces passionnés de Préhistoire veulent vivre en autonomie dans la forêt en Ariège (18h39.fr)

Emmanuel Chirache – Publié le 9 juin 2021

MASOS DU MESOLITHIQUE – Robin et Pauline veulent retrouver une vie sauvage de chasseurs cueilleurs et mettre à l’honneur les savoir-faire ancestraux dans l’Ariège.

Article mis à jour le 5 novembre 2022

« Pendant que vous m’appelez, je suis justement en train de tanner, et je porte un casque ». Si on avait un doute sur l’authenticité et l’engagement de la démarche de Robin, 30 ans, celui-ci est vite balayé. Lui et sa compagne Pauline ne font pas semblant : ils vivent leur passion pour le mode de vie chasseurs-cueilleurs de façon pleine et entière. Chaque jour, le couple pratique donc des artisanats ancestraux dans la nature ou dans une yourte : tannage, vannerie, poterie, taille de silex…

C’est à Thouars, dans les Deux-Sèvres, que Robin et Pauline se sont installés, sur le terrain d’un autre couple passionné de Préhistoire, rencontré lors d’un rassemblement spécialisé en Allemagne. Ici, on aime les savoir-faire dits ancestraux, ceux hérités du Mésolithique (le mode de vie chasseurs-cueilleurs, pour schématiser) et du Néolithique qui lui succède (invention de l’agriculture, de la pierre polie et de la poterie notamment), mais on
ne vit pas non plus totalement comme à la Préhistoire.

Pragmatiques, les deux couples ne veulent pas vivre hors réseau, ils sont connectés à l’électricité, à l’eau courante et à Internet (en bas débit !), vont même au marché et au supermarché pour acheter des produits qu’ils ne peuvent produire eux-mêmes. « Le but n’est pas d’être autonomes à 100%, confie Robin. Nous voulons surtout nous débrouiller seuls au maximum dans la nature. Mais le confort technologique, un briquet, une lampe torche, c’est bien aussi ! Il faut bien commencer quelque part avant de partir dans la forêt et de tout faire soi-même. »

« C’est triste de devenir décroissant à contrecoeur »

Originaire de Gironde, Robin a grandi en zone périurbaine de Bordeaux, dans un village constitué presque entièrement de forêt. Alors la nature, il connaît. « J’ai toujours aimé aller dans la forêt, ensuite ça s’est fait progressivement. J’ai voulu savoir comment me débrouiller, comment fonctionne la botanique, et petit à petit on s’intéresse logiquement au Néolithique et au Mésolithique. » A l’époque déjà, cet intérêt pour la Préhistoire prenait pour lui un tour écologiste. « Quand j’étais petit, on se moquait des écolos ! Aujourd’hui, ça a bien changé ».

Pourtant, c’est d’abord la passion qui a motivé Robin, et pas la crainte d’un effondrement imminent. « Toutes les civilisations de l’histoire se sont effondrées, je ne sais pas quand la nôtre se terminera, peut-être dans 5 ans, peut-être dans 200 ans, je crois que ça peut durer encore longtemps… C’est triste de devenir décroissant à contrecoeur, moi je fais ça par passion pour la nature, pour les artisanats anciens. J’aime bien bousculer les clichés aussi, les hommes préhistoriques n’étaient pas écolos ! »

Des études récentes démontrent en effet que l’homme du Néolithique exploitait déjà la nature et avait un impact important sur son environnement. Robin, qui souhaite apprendre à chasser à l’arc très bientôt, en est bien conscient : « On ne veut pas sanctuariser la nature comme certains veulent le faire pour la sauver, on veut vivre à l’intérieur ! C’est un peu une défaite d’imaginer que la nature ne peut survivre que sans l’homme. Alors oui, tout le monde ne peut pas et ne devrait pas vivre comme nous, mais on compte sur le fait que ça ne concerne qu’un tout petit nombre de gens. »

Des archéologues font appel à eux pour des expériences

Pour chasser à l’arc, il faudra déménager : les Deux-Sèvres sont trop habités, notamment par des agriculteurs, pour qu’une telle chasse puisse être pratiquée. Direction l’Ariège dans quelques jours donc, où le couple veut construire une hutte, mais aussi créer une zone d’exposition à ciel ouvert, capable d’accueillir des stages d’artisanat et de survie. « On veut fabriquer un endroit vivant, qui soit capable d’inspirer les gens, notre association s’appelle bien Inspiration sauvage ! »

Il faut dire que Pauline et Robin ont tant accumulé de pratique et de connaissances qu’ils se professionnalisent. Des musées font appel à leurs reproductions et leur donnent la parole, des archéologues leur confient des expériences en conditions réelles afin d’approfondir leur science de ces techniques ancestrales, encore parcellaires. « C’est une fierté, de voir qu’on est pris au sérieux par des chercheurs », confie Robin.

Installés au Mas-d’Azil depuis juin 2021, Robin et Pauline proposent notamment des ateliers de poterie, de tannage, de vannerie, de taille de silex, pour environ 285 euros les trois jours sur place en Ariège. Dans la boutique de leur site Internet, vous pourrez aussi commander des bijoux, des poteries, des buckskins [de la peau effleurée tannée au gras et à la fumée] ou des outils en silex, si cette période et la vie en autonomie vous intéressent. Après ça, vous pourrez dire que la sobriété n’a pas de secret pour vous !

1 jour – 1 légende

le cimetière

La « Dame à la faux », était redoutée de tous. Cela fit planer de tout temps,  peurs, superstitions,  dans la vie quotidienne de nos ancêtres « , nombre de croyances primitives y ont pris naissance et persisté au travers les légendes, des veillées, pour qu’encore certain cérémonial ou superstitions soit encore  perçus  de nos jours.

Au cours des siècles les traditions changent. Beaucoup d’entre-vous ont assisté à un enterrement dans nos cimetières. Peut-être avez-vous jeté une poignée de  terre sur le cercueil ? Maintenant nous voyons apparaître les fleurs  à la place de la terre. Mais qu’en était-il à l’origine et combien d’entre-vous connaisse  l’origine de cette tradition ?

Les morts et le blé

Cette tradition remonte à la nuit des temps. Déjà dans les tombeaux des pharaons l’on retrouve du blé

Aux alentours de 3000 av. J-C. Le pain est déjà une nourriture sacrée. Il accompagne la dépouille mortelle en offrande à Anubis, dieu des morts.   Avant J-C, le pain était déjà associé à une forme de spiritualité puisque les hommes du Néolithique conservaient leurs morts et leurs grains dans les mêmes fosses, établissant ainsi un lien entre les céréales et l’au-delà.

Les Romains avaient également coutume d’offrir des pains aux défunts et cette tradition s’est propagée en Gaule. Actuellement encore, les habitants de certaines régions offrent aux enterrements le pain bénit des morts.

D’après certain récits de nos arrière-grands-parents, chaque famille allait cueillir la veille de la Saint Jean à l’aube, une gerbe de blé, que l’on gardait précieusement à l’abri de la poussière et des rongeurs. Ces épis ainsi égrenés servaient les jours d’enterrement à jeter sur les cercueils. 

Chez nos arrière-grands-parents, les caveaux étaient très rares. La   mise du cercueil en place, était  ponctuée par les bénédictions. Chaque membre de la famille, suivit par les amis et voisins jetaient des pelletés de terre sur le cercueil. Par ce geste, que généralement beaucoup de personnes font, lorsque leur conjoint, ou un ami ou une connaissance, a été déposé dans la fosse, signifiait l’œuvre de miséricorde: « Ensevelir les morts ».

 Chacun avait à cœur de jeter de la main gauche trois pelletés de terre sur la tombe. Il ne fallait surtout  pas se passer la pelle à la main, mais la posez par terre, la personne suivante faisait de même. Ou une seule personne ne la tenait.

Au moment, où le prêtre qui célébré l’enterrement, jetait sur le cercueil la première pelletée de terre, il pouvait voir dans son livre d’heures, le sort de la personne enterrée. Si l’âme du mort était sauvée ou perdue. Mais il lui est interdit de divulguer le secret, sous peine de prendre  fut-ce en enfer  la place du défunt. Aussi, lorsqu’il fermait tout de suite son livre, en quittant la tombe, et se dépêchait d’expédier le chant, c’est qu’il n’y a plus rien à faire : le mort était damné

Il  était aussi de tradition dans le pays, pour savoir si une âme est damnée ou non. Il suffit de se rendre, au sortir du cimetière, aussitôt après l’enterrement, dans un lieu élevé et découvert, d’où l’on ait vue sur une certaine étendue de pays. De là-haut, on crie le nom du mort par trois fois, dans trois directions différentes. Si une seule fois l’écho prolonge le son, c’est que l’âme du défunt n’est point damnée

Si les fleurs qu’on plaçait sur le lit où reposé le mort se fanaient dès qu’on les y posées, c’est que l’âme était damnée; si elles se fanaient qu’au bout de quelques instants, c’est que l’âme se trouvait en purgatoire, et plus elles mettent de temps à se faner, moins longue serait la pénitence.

Paulette Laguerre

1 Jour – 1 légende

Les Surnoms de  Gourbit

Cette histoire prend son cours dans notre petit village de Gourbit. Mon grand-père me l’a contée, il la tenait sans doute de son père ; qui la tenait…

Avant que je vous la conte à mon tour, il faut que vous sachiez comment vivaient nos arrières, arrière-grands-parents. Les communications étaient très difficiles. C’était encore plus évident pour la commune de Gourbit qui se trouvait au bout de la vallée et qui n’était sur aucune voie de communication. De plus  avant 1900 il n’y avait qu’un seul moyen d’accès pour arriver au village. A Rabat on empruntait un sentier très abrupt et très rocailleux sur lequel on se tordait les pieds sans arrêt et qui faisait trois bons km de montée ininterrompue. En plus ce chemin était bloqué pendant trois ou quatre mois d’hiver par deux mètres de neige, et les chasse-neige n’existaient pas à cette époque. Tout cela pour vous faire comprendre que nos ancêtres vivaient en autarcie quittant rarement le village et se mariant entre-eux. Beaucoup de personnes du village portaient le même nom, puis on y a ajouté le lieu de leur habitation, et plus tard des surnoms.

Voilà l’origine des surnoms de Gourbit :

L’Estèbe de la Carrière

Un cop !

 Plusieurs voisins s’étaient réunis, à la veillée « Al  Cantou »  (au coin du feu de cheminée) pour manger des châtaignes. Soudain le maître des lieux, le père Estèbe s’affaissa sans un mot, sans un soupir sur sa chaise. On courut quérir Monsieur le curé qui faisait aussi office de docteur. Il ne put que constater la mort du pauvre vacher.

Ce fut l’incrédulité totale  dans la famille. Le curé dut répéter plusieurs fois que l’Estèbe était bien mort. Personne n’avait vu la faucheuse venant annoncer la mort dans la maison, ni entendu le cri  la chouette, pas de  craquements de meubles. Le chien n’avait pas  aboyé à la mort, et aucun corbeau ne s’était posé sur le toit  en croassant trois fois. Il faut vous dire la « Dame à la dàlho (faux), tenait une grande place dans les croyances de la  vie quotidienne des Gourbitois   au siècle dernier. Bon  nombre de  ces peurs et légendes ont persisté même jusqu’à nos jours.

Selon la tradition dans la maison, le cérémonial commença : On lui ferma les yeux sur une autre lumière et les aiguilles de la pendule furent arrêtées au moment précis de sa mort. Les voisines firent la toilette mortuaire au père Estèbe et le revêtirent de ses plus beaux habits, son costume noubial (de noces). Un chapelet au bras droit, un crucifix entre les mains, son chapeau à ses pieds « pour dire bonjour à Saint Pierre », quelques pièces de monnaie pour payer son voyage au paradis. Sa chambre fut nettoyée, préparée pour les visites, puis les fenêtres fermées, les volets clos, les miroirs et glaces voilés.  Sur sa table de nuit, la veuve disposa une coupelle d’eau bénite de Pâques, avec un rameau de buis. Elle aspergea tous les meubles  en récitant une prière et alluma le  cierge de la Chandeleur. Quand tout fut fini les femmes se réunirent autour du lit pour  veiller le mort, et réciter des prières pour son salut.

Bien avant que le glas ne sonne « Las laissas » (les Regrets) neuf coups pour un homme, le fils de l’Estèbe, devenu nouveau maître de la maison alla à l’étable annoncer le deuil aux animaux. A la mort du maître, il appartenait au successeur de celui-ci d’aller avertir du deuil les bêtes et les ruches en prononçant solennellement les formules rituelles : « Lo Mestre es mort » ou « Vostre Mestre es mort », « Avetz un novel Mestre ». (Votre maître est mort vous avez un nouveau maître. Des voiles de crêpe noir étaient fixés au sommet des ruches ou au-dessus des portes d’étables.

Au matin dans la chambre du Gustou, ce fut le défilé de la famille et du voisinage pour se terminer par  bénédiction du curé.

Le lendemain matin la veuve et son fils et quelques membres de la famille assistèrent à la  mise en bière.  Monsieur le curé venait d’être appelé pour un nouveau décès.

Au moment où le fossoyeur, aidé du garde champêtre s’apprêtaient à soulever le cadavre, pour le poser dans le cercueil, le mort ouvrit les yeux et demanda :

— Qu’est-ce  qui se passe chez l’Estèbe ?  

Il eut dans la pièce un grand moment de panique, en voyant le mort se lever  et parler. Les femmes se sauvèrent chercher le curé. Seul resta dans la chambre le garde champêtre.

— Mon pauvre Estèbe nous te croyons  mort, non nous apprêtions à te mettre dans le cercueil.

— Non pas ici l’Estèbe de Naoudo.

C’était justement la personne du village où monsieur le curé venait de se rendre. Après un moment de stupeur et de nombreux signes de croix, le garde champêtre lui répondit :

— Le père Estèbe  vient d’être tué d’un coup de pied de mule,  à l’instant où tu es ressuscité.

— Cela ne me surprend pas, ajouta le vacher. Quand je suis arrivé la-haut, on m’a annoncé qu’il y avait erreur, ce n’était pas l’Estèbe  de la carrière, mais l’Estèbe de Naoudo qui devait mourir.

 Depuis cette date si vous consultez les registres de la commune de Gourbit,  vous lirez accolé au nom de la personne décédée un surnom.

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Sébastien Garcia-Maury, un amoureux de sa vallée ariégeoise a publié son livre « L’Auzatois, l’âme d’un territoire

Axelle Clerc-Pellegatta

https://www.ladepeche.fr/2023/10/03/sebastien-garcia-maury-un-amoureux-de-sa-vallee-ariegeoise-a-publie-son-livre-lauzatois-lame-dun-territoire-11478505.php

Sébastien Garcia-Maury, Ariégeois amoureux de sa vallée, signe un livre très complet sur son village Auzat et les environs : « L’Auzatois, l’âme d’un territoire ». 

« Je suis un amoureux d’Auzat et de la vallée et cela fait des années que je fouille dans les archives et que je rencontre des gens du coin et ce sont d’ailleurs eux qui m’ont soufflé l’idée de regrouper tout cela dans un livre », confie Sébastien Garcia-Maury, auteur de l’ouvrage « L’Auzatois, l’âme d’un territoire ».

Au départ, l’homme natif de ce territoire hésite. « J’avais trop d’informations, je n’arrivais pas vraiment à structurer tout cela mais après 4 ans de travail de synthétisation, je suis ravi de présenter ce livre sans prétention mais avec le but de présenter différentes facettes de ce coin de France bien méconnu », indique l’Auzatois.

L’objectif de Sébastien Garcia-Maury est d’abord de présenter un condensé d’informations concernant cette vallée ariégeoise. « Je voulais mixer quelque chose d’élaboré avec quelque chose d’accessible pour que chacun puisse le lire en comprenant ce qui est écrit. À l’intérieur, on trouve des anecdotes mais aussi des informations plus techniques sur l’économie ou encore le trafic autour de la commune d’Auzat », confie l’auteur et élu à la municipalité.

320 pages pour tout savoir sur Auzat

L’ouvrage débute avec une brève introduction sur le département de l’Ariège (formation, étymologie, relief, repères historiques, aperçu économique, etc.). Sébastien Garcia-Maury arrive ensuite à raconter ses souvenirs d’enfance des années 1970 jusqu’aux années 1990.

Un chapitre est consacré au milieu environnant Auzar avec les limites, le relief et le climat. L’Auzatois de naissance consacre plusieurs dizaines de pages aux trafics et routes de communications qui façonnent le territoire. Viens après une bonne partie sur la commune en elle-même avec quelques généralités et l’historique de la bourgade ariégeoise.

Grâce à son long travail de recherches, Sébastien Garcia-Maury évoque aussi l’économie et les ressources naturelles dont dispose le lieu. Il parle notamment des moulins hydrauliques, des mines, de l’agriculture et de l’élevage ou encore du commerce.

Sujet qui intéresse aussi l’Auzatois c’est le sport et la nature autour du Montcalm. Il revient alors sur la station sport nature du lieu ainsi que toutes les infrastructures sportives et de loisirs ou encore les cascades que l’on peut trouver autour d’Auzat.

L’auteur consacre aussi un chapitre au Vicdessos avec son église, son clocher ou encore sa fontaine ferrugineuse. Sujet qui intéresse aussi Sébastien Garcia-Maury et sûrement les lecteurs, les figures locales qui ont marqué le secteur. Le livre comprend aussi 19 idées de randonnées illustrées.

À travers cet ouvrage, l’enfant du pays revient avec objectivité sur l’Histoire de cette vallée de Haute-Ariège ainsi que l’Histoire de ces femmes et hommes qui l’ont façonnée durant des siècles.

Cet amoureux de la vallée d’Auzat prépare déjà deux livres dont un sur le Montcalm et l’autre sur l’AOP des Pyrénées qui sortiront autour de 2024-2025.

1 Jour – 1 Légende

La légende des deux étrangers à Gourbit

Au premier millénaire,  la liberté d’expression, ainsi que la libre pensée fut bannie par la chrétienté, par peur de perdre son pouvoir sur les populations. Toute tentative de décrire les phénomènes naturels par des idées allant à l’encontre des saintes écritures était un péché mortel. Les Arabes envahirent l’Espagne par le détroit de Gibraltar, ils apportèrent dans leurs bagages, leur civilisation avancée sur certaines sciences. Contrairement au christianisme, la religion musulmane encouragea fortement la recherche scientifique afin d’imposer sa suprématie sur les autres peuples et religions. Les musulmans développèrent énormément les mathématiques, Il se créa, en pays Ibérique  de nombreux instituts. Un des premiers fut celui d’astronomie. Et les savants qui  en sortirent, voulurent faire rayonner ces nouvelles connaissances scientifiques hors de leurs frontières.

             Tels des pèlerins, Franco et Louis, deux astronomes espagnols franchirent les Pyrénées, et se dirigèrent vers le comté de Toulouse. A les entendre, dans les auberges, où ils firent halte, ils se vantaient d’être les seuls au monde à connaître et nommer les étoiles, ils parlaient aux paysans de pierre de Lune, de météorites…

Ils venaient en France pour tirer partie de leur savoir. En attendant la fortune, ils allaient à pieds, à petite journée, en faisant petites dépenses. Après avoir quitté la ville de Tolosa, ils cheminaient depuis plusieurs jours, à travers le comté de Foix. Arrivés dans les montagnes du Sabarthes, ils durent se tromper de route car ils se retrouvèrent sur  un chemin étroit, escarpé, tout en lacet, qui montait vers le ciel.

Ils arrivèrent essoufflés à la tombée de la nuit, devant un goulet étroit entre des rochers, où soufflait un fort courant d’air froid. Ils le franchirent avec beaucoup d’appréhension. Là, ils réalisèrent qu’ils n’avaient pas du suivre leur bonne étoile ; l’étoile du berger les avait mis sur la mauvaise route.

Ce que les Espagnols  ignoraient, c’est que le village  en question, à l’étrange nom de «Gorbit », était un cul de sac,  ne  possédant  que quelques chaumières  et rares étaient ses habitants sachant lire et écrire, ils vivaient là en autarcie depuis des siècles.

Les Espagnols en eurent vite d’en faire le tour. Pas âmes qui vivent dans les ruelles ! Ils eurent beau tourner et retourner, ils ne trouvèrent ni d’auberge, ni même un cabaret pour le gîte et le couvert. Les deux astronomes durent se résoudre à frapper à la porte d’une pauvre oustal (maison).

Après un certain temps, le volet s’entrouvrit. Une vieille femme, du nom de Pélagie, s’appuyant sur un bâton, pas rassurée du tout passa la tête au finètrou (petite fenêtre) A la vue des hommes étrangers au village, elle demanda :

— Que me voulez-vous ?

— Un lit pour la nuit, et une soupe chaude, pour deux hommes égarés dans un pays étranger.

Les vieilles légendes de Saint-Pierre et de Jésus étaient encore présentes à l’esprit de Pélagie, aussi, elle n’osa refuser l’hospitalité à ces deux hommes de peur d’être transformée en pierre.

— Volontiers, Messieurs, dit-elle, le lèit (lit) dans la mansarde est assez grand pour vous deux, et si vous partagez mon souper, que pouvez-vous demander de plus ?

— Rien de plus, Madame, vous êtes bonne.

— Dieu me le rendra. Mais qu’est-ce  qui  vous amène chez nous, où pas un étranger n’est monté depuis vingt ans ? Et qui êtes-vous ?

— Nous sommes deux astronomes, des plus habiles  d’Espagne.

— Je n’en doute pas ; mais qu’est-ce que c’est des astronomes ?

— Des savants qui étudient le ciel. Qui connaissent et prédisent en regardant les astres, ce qui doit arriver sur Terre.

— Voyez-vous ça ! En sorte que vous pourriez me dire si le temps sera beau demain ? Car je dois récolter un carré de navets, et ce n’est pas agréable pendant la pluie.

Franco et Louis sortirent dans le jardin et levèrent les yeux vers le ciel, ils n’aperçurent ni nuage ni brouillard, mais seulement des étoiles brillantes, une lune claire. Puis, s’étant consultés les deux astronomes  revinrent vers Pélagie :

    — Ma bonne dame, nous pouvons vous annoncer, un temps sec et chaud pour demain.

Pélagie, secoua négativement la tête :

     — Je ne voudrais pas  contrarier des savants venus de si loin, mais je crains le contraire, dit-elle d’un air convaincu.

     — Bonne Dame, croyez notre science,  la lune n’est pas voilée, les étoiles scintillent, nous avons vu clairement la grande ourse, dans le ciel.

     — Vous avez peut-être vu un ours, quoique, je ne sais pas ce qu’il faisait dans le ciel ? Enfin, si votre science l’a vu, je vous crois,  mais, mon âne s’est roulé cinq ou six fois sur la poussière, et quand cette fantaisie lui prend, mes enfants, vous pouvez être sûr, que la pluie n’est pas loin.

Après avoir ainsi donné son opinion, la bonne vieille alluma une bougie et conduisit les savants espagnols dans la mansarde où un matelas de feuilles de maïs les accueillit et tout le monde s’endormit.

Au milieu de la nuit, un des astronomes se leva et descendit dans le jardin pour vider sa vessie. Dehors Il pleuvait à verse, stupéfait  l’homme rentra en hâte dans la chaumière et alla réveiller son compère :

     — Vite ! Camarade, décampons au plus tôt, nous n’avons pas  pronostiqué le bon  temps, et c’est l’âne qui avait raison.

  • Tu as raison l’ami ! c’est la sagesse, échappons aux railleries de notre hôtesse. Il n’y a rien à gagner pour nous dans ce Sabarthes. Nous n’y ferons jamais fortune, si les ânes sont plus avisés que les astronomes en Espagne.
  • Cric et crac mon conte est terminé.

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1 Jour – 1 légende

paulette Laguerre

Nos ancêtres et le ciel

Les hommes observaient déjà le ciel il y a des dizaines de milliers d’années, surtout nos montagnards vivant près, si près de lui.

Peu à peu, ils commencèrent à utiliser les phénomènes aperçus à leur avantage : le mouvement du Soleil depuis l’est, à l’aube jusqu’à l’ouest, au crépuscule, pouvait leur servir à mesurer le temps au cours de la journée. Quant aux cycles des phases de la Lune, ils leur permettaient d’établir un calendrier lunaire pour fixer la date des fêtes religieuses.

Les Anciens avaient compris le bienfait de ces observations pour la vie de tous les jours. Elles se révélaient très utiles pour les travaux de la terre, et permettaient de prévoir la période la plus favorable  aux semences ou aux récoltes. 

 Un autre aspect commun à ces descriptions était la croyance en un pouvoir que les astres pouvaient exercer sur les hommes. En effet, pour les Anciens, le Soleil, la Lune et les étoiles étaient des phénomènes naturels au même titre que les chutes de pluie par exemple. Pour cette raison, les astres devaient eux aussi avoir une influence majeure sur la vie des hommes mais aussi animaux et plantes. De là, se développa l’idée que la position des astres dans le ciel avait une signification cachée quant à leurs destins : Mais ils ignoraient être des précurseurs de l’astrologie… Voilà l’histoire qui se passa dans le village.

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1 jour – 1 légende Gourbitoise

Paulette Laguerre

La légende du bois de la  Baignère

Qui ne connaît pas le bois de la Baignère ! Il est renommé dans tout le canton   pour ces champignons, les beaux cèpes à têtes de nègre, ces jolies chanterelles jaunes. Qui n’a pas été y cueillir  les bonnes fraises des bois et les myrtilles dans cette forêt !  Mais, ce que tout le monde ignore c’est  comment  ce bois fut planté.

Un cop ! Deux bergers, un  de Lapège, l’autre de Gourbit  gardaient leurs bêtes dans les près de la Baignère. Gustou le berger de Gourbit, un peu fanfaron paria à  Philipou de Lapège qu’avant la fin de l’an,  un bois aurait poussé sur une partie de cette montagne. Au  moment où  ils allaient taper leurs mains pour celer le pacte, un inconnu se présenta  et leur dit :

— Moi je vous parie vos deux troupeaux que d’ici une heure de beaux arbres garniront tout les près de la Baignère,  jusqu’au col de l’Astrie.

Rire des bergers, quel pauvre fada cet homme là, le soleil lui avait tapé sur la cabôssos.  Pour lui faire plaisir,  ils acceptèrent son pari.

— Tope là mon gars et travaille bien, si tu as soif nous avons nos gourdes remplies de bon vin de Pamiers.

Toujours riant nos bergers rentrèrent dans la grange se mettre au frais et fabriquer leurs paniers d’osier.

Aussitôt le diable, car c’était bien lui, monta  au col  de l’Astrie et courut de droite à gauche, de haut en bas en frappant de son aiguillon le sol en criant :

— Un chêne ici, un noisetier là…

Sur son passage surgissaient de terre  des arbres feuillus qui poussaient à vue d’œil. Il en était  aux trois quarts de la montagne quand les cloches de l’église de Gourbit sonnèrent l’angélus. Nos deux bergers se levèrent et  récitèrent le Bénédicte du repas  en égrenant leur chapelet de boules de buis. Le Diable s’arrêta, il n’avait pas prévu cette maudite prière. Les bergers terminèrent leur prière par le signe de la croix.

A peine se furent-ils signés qu’ils entendirent des hurlements, et  ils  virent passer comme un possédé  le fada, devant la porte de la grange.

Intrigués, ils sortirent  et se retrouvèrent en plein bois, leurs bêtes se reposaient à l’ombre sous de beaux arbres.

C’est ainsi que naquit ce joli bois de la Baignère et le près au-dessous c’était le morceau que le diable n’a pas eu le temps de finir.

et cric et crac mon counte ei acab

Et cric et crac mon conte est fini –