10 Août 2012

En 1904 : après les élections municipales, les nouveaux conseils municipaux, conscients que le morcellement ne pourrait être que préjudiciable, ne sont plus d’accord pour faire cesser l’indivision et l’affaire est définitivement classée par le tribunal. Les rivalités entre communes ont mis 60 ans pour faire admettre l’intérêt de cette indivision. Mais elles n’ont jamais complètement disparu : En 1936, Bédeilhac et Banat demandent des droits sur la sapinière. Rabat refuse de les reconnaître. Ceux de Bédeilhac résultant des droits d’usage seront reconnus par le tribunal, ceux de Banat qui eux n’avaient jamais existé dans ce quartier ne le seront pas.
Les descendants de Georges Bergasse, face à des difficultés financières, mettent en vente les biens hérités sur les communes de Rabat et Gourbit. Les premières demandes d’achat émanant de Rabat suivi très tôt de Bédéilhac sont adressées au préfet. Le préfet demande l’avis de l’inspecteur des Forêts qui indique le grand intérêt que représente cette acquisition pour les communes. Le préfet invite alors les communes à se prononcer.
Gourbit, lors de la réunion du 2 février 1863 reconnaissant l’intérêt de cet achat pour la dépaissance et prévoyant la possibilité de le financer, se prononce pour cette acquisition conjointement avec les autres communes qui contribueront suivant les critères de toujours avec, pour Banat, le seul droit de dépaissance.
Le préfet ordonne une enquête commodo incommodo auprès des habitants des communes. Il est fait état du résultat pour Gourbit dans la réunion de 2 juillet 1863. Les protestations (commune lésée et manque de moyens pour cette acquisition) ne sont pas justifiées et ne sont que le signe d’une opposition systématique. La commune renouvelle donc son accord à cet achat. La dette sera couverte par un impôt de 15 ans. L’arrêt des coupes affouagères et la vente du bois permettront de couvrir les remboursements.
Donc les communes propriétaires seront Rabat, Gourbit, Bédeilhac et Banat. Mais en vertu des droits anciens seules Rabat, Gourbit et Bédéilhac auront droit aux bois de la sapinière.
Par la suite, d’après M. Carbonne, cette répartition se trouvera modifiée par les événements suivants : en 1903, le préfet accepta de faire bénéficier Banat des redevances provenant de l’extraction du minerai de fer de la Garrigue pour la dédommager des gênes apportées à la dépaissance. Par négligence ou ignorance des municipalités suivantes, ce barème fut appliqué à la vente des coupes de bois et étendu à la commune de Surba.
Le paiement des biens achetés sera effectué en deux versements, le premier de 20 000 F un an après la vente, le 2ème de 56 000 F dix ans plus tard avec intérêts.
Les acheteurs jouissaient des bois immédiatement et des dépaissances en janvier 1871.
L’acte de vente contenait certaines conditions.
S’il y a partage, il se fera dans les mêmes proportions que le prix d’achat.
Les droits au bois et aux pâturages se feront dans les mêmes conditions.
La commune de Banat n’aura droit qu’aux pâturages.
Les bien acquis par cet achat furent appelés « Forêt Syndicale ». Ils représentent 1 260 ha dont 312 ha 76 a 62 ca sur Gourbit.
Paulette Laguerre – Juliette Laguerre
la position de Gourbit
C’est parce qu’ils ne connaissent pas Gourbit
Vivre à Gourbit – Villes et villages où il fait bon vivre (villesetvillagesouilfaitbonvivre.com)
Position nationale
32211 / 34 808
Position parmi les communes de 0 – 500 habitants habitants en France
15854 / 18350
Position départementale
257 / 326
Position parmi les communes de 0 – 500 habitants habitants
195 / 260
L’histoire d’une armoire de Carnies (1)
Après un décès, une personne hérita d’une armoire dont personne ne voulait compte tenu de son état général. Elle tenait debout parce que les vers se donnaient la main. En prenant possession de ce meuble, une vieille parente octogénaire lui précisa que cette armoire était conjurée, et qu’elle l’avait déménagée avec son frère pour la mettre à l’abri lors d’un incendie à l’époque de la guerre de 1914-1918. Sur le moment personne n’accorda toute l’attention à ses paroles dont elles auraient dû susciter.
La dame mis l’armoire à sécher pendant un an pour évacuer l’humidité provoqué par une gouttière. En l’examinant en suite, elle aperçut un graffiti sur la porte droite « Marie Eychenié 8 Juillet 1789 ». Elle fit part de ce détail à Madame la directrice des archives de l’Ariège qui lui conseilla de consulté les registre de notaires de Tarascon pour l’année 1789. Effectivement dans les registres des notaires JP Vincent Boyer le 8 juillet 1789 figure le contrat de mariage de Marie Eychenie de Carnies qui va épouser Jean Builes habitant de Gourbit. Le contrat prévoit entre autre que la future aura une armoire en noyer ou en merisier.
L’armoire rustique a une façade en merisier, a deux portes ç recouvrement avec moulurations Louis XV dans le haut et de simples rectangles moulurés dans la partie inférieure. Les montants des côtés sont en merisier et les planches intérieures formant panneaux sont en peuplier, tandis que le bas de la façade est également découpé. Les fiches en fer sont du XVIII ème siècle, ainsi que l’entrée de la serrure.
En l’observant de plus près la dame s’aperçut que ce meuble était brûlé sur le montant gauche à l’extérieur, deux fois à l’intérieur de la porte gauche : il s’agit d’une conjuration.
Nous sommes là dans le domaine de l’irrationnel, révélateur d’un certain état d’esprit en haute Ariège à la fin du règne de Louis XVI. Le Larousse dit ceci à propos de la conjuration « Action d’écarter par des moyen surnaturels les effets d’une influence maligne. Exorcisme, prières, supplications. Il s ‘agissait donc de faire rougir une tige de fer au feu et de brûler le meuble à un ou plusieurs endroits tout en récitant une prière pour que le feu épargne le meuble en cas d’incendie. Il y a apparence que la chose s’est vérifié une fois au moins dans le premier quart du XXème Siècle. Ce cas n’est pas isolé, puisque dans l’église de Gourbit, le coffre de sacristie visible dans le bas côté gauche est lui-même conjuré ainsi que le confessionnal.
(1) Carnies : hameau disparut de la haute vallée de la Courbière à la suite d’un glissement de terrain au XIX ème siècle
(Extrait tiré dans le journal des amis de la vallée de la Courbière)