Jospeh Peiret et André Galy

L’histoire d’une armoire de Carnies (1)
Après un décès, une personne hérita d’une armoire dont personne ne voulait compte tenu de son état général. Elle tenait debout parce que les vers se donnaient la main. En prenant possession de ce meuble, une vieille parente octogénaire lui précisa que cette armoire était conjurée, et qu’elle l’avait déménagée avec son frère pour la mettre à l’abri lors d’un incendie à l’époque de la guerre de 1914-1918. Sur le moment personne n’accorda toute l’attention à ses paroles dont elles auraient dû susciter.
La dame mis l’armoire à sécher pendant un an pour évacuer l’humidité provoqué par une gouttière. En l’examinant en suite, elle aperçut un graffiti sur la porte droite « Marie Eychenié 8 Juillet 1789 ». Elle fit part de ce détail à Madame la directrice des archives de l’Ariège qui lui conseilla de consulté les registre de notaires de Tarascon pour l’année 1789. Effectivement dans les registres des notaires JP Vincent Boyer le 8 juillet 1789 figure le contrat de mariage de Marie Eychenie de Carnies qui va épouser Jean Builes habitant de Gourbit. Le contrat prévoit entre autre que la future aura une armoire en noyer ou en merisier.
L’armoire rustique a une façade en merisier, a deux portes ç recouvrement avec moulurations Louis XV dans le haut et de simples rectangles moulurés dans la partie inférieure. Les montants des côtés sont en merisier et les planches intérieures formant panneaux sont en peuplier, tandis que le bas de la façade est également découpé. Les fiches en fer sont du XVIII ème siècle, ainsi que l’entrée de la serrure.
En l’observant de plus près la dame s’aperçut que ce meuble était brûlé sur le montant gauche à l’extérieur, deux fois à l’intérieur de la porte gauche : il s’agit d’une conjuration.
Nous sommes là dans le domaine de l’irrationnel, révélateur d’un certain état d’esprit en haute Ariège à la fin du règne de Louis XVI. Le Larousse dit ceci à propos de la conjuration « Action d’écarter par des moyen surnaturels les effets d’une influence maligne. Exorcisme, prières, supplications. Il s ‘agissait donc de faire rougir une tige de fer au feu et de brûler le meuble à un ou plusieurs endroits tout en récitant une prière pour que le feu épargne le meuble en cas d’incendie. Il y a apparence que la chose s’est vérifié une fois au moins dans le premier quart du XXème Siècle. Ce cas n’est pas isolé, puisque dans l’église de Gourbit, le coffre de sacristie visible dans le bas côté gauche est lui-même conjuré ainsi que le confessionnal.
(1) Carnies : hameau disparut de la haute vallée de la Courbière à la suite d’un glissement de terrain au XIX ème siècle
(Extrait tiré dans le journal des amis de la vallée de la Courbière)
Le mariage
Le contrat : Il est passé pour la cérémonie officielle des fiançailles. La fiancée se rend chez le notaire, accompagnée de ses parents et de ses demoiselles d’honneur « Les dounzélos ».
Sur le contrat sont répertoriés la dot de la jeune fille (argent terres, meubles, trousseau…) Les biens apportés par le jeune homme et la répartition de ces biens en cas de décès de l’un des époux.
Le trousseau : Le trousseau de la marié se composait de 60 draps de chanvre, 4 à ou 5 habillements, 3 capétes (violette, jaune, rouge) pour garder les bêtes – 3 douzaines de chemise, des couvertures de bures bleues, blanches – quinze paires de bas tricoté.
Le mobilier et le trousseau de la mariée étaient conduits chez le futur marié quelques jours avant la noce. Parmi les meubles transportés on voyait le lit et une armoire appelée « cabinet de la nobio » le tout en pièces détachées. Il y avait aussi une chaise pour l’église, une quenouille avec son fuseau, parfois un rouet et divers ustensiles pour la future ménagère.
Le trajet était très animé (chanson, histoires griboises). Le fiancé accueillait sa promise et recevait le trousseau. C’est lui qui ajustait séance tenante les bois du lit, puis les « douzélos » préparaient la couche nuptiale. La mère et les jeunes filles rangeaient le linge dans l’armoire.
Le soir, un repas réunissait tous les invités.
La veille du mariage : La veille du mariage, au domicile de la mariée, les invités entre et ferment à clef. La fiancée se déguise et se cache. Le fiancé et les jeunes gens sont devant la porte. Les jeunes filles à l’intérieur demandant :
« Tancali era porto »
Les jeunes gens répondent
« Porto uno bero camiso ara nobio, ara nobio…”
Il faut énumérer ainsi tous les habits de la fiancée. A la fin, le fiancé ouvre et s’écrie :
« Les joueils d’amour t’en porti, nobio »
Tous entrent dans la maison. Les jeunes filles tentent de prendre le chapeau du fiancé que ses amis protègent. Lorsqu’elles ont réussit, les jeunes gens doivent chercher la fiancée et mettent la maison sens dessus- dessous. La fiancée peut être déguisé en garçon et se mêler comme les autres pour les recherches ou en grand’mère et regarder depuis le coin du feu …
Corinne Lacassin vous présente sa nouvelle production ;
Et voilà, les bols sont revêtus de leur émail de cendres. Ils sont prêts pour la fête de la fête de la soupe. Vous pourrez les retrouver sur le stand d’Ax- animation ce vendredi 22 mars à partir de 18h30.
Merci à Laure et à toute l’équipe @axanimation
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