1 Jour – 1 Légende

Le bouc et le colporteur

Dans le village, vivait dans une chaumière, une breicho (une méchante sorcière) Les villageois disaient d’elle, qu’elle avait vendu son âme au diable, et même signé un pacte avec le Diable. D’après la rumeur qui courait d’une chaumière à l’autre, elle s’adonnait à la magie noire et à la nécrologie. Certaines nuits de pleine lune, on apercevait des lueurs rouges sortant de sa cheminée, elle faisait la soupe au Diable lui rendant visite, avec des enfants volés.

Ces soirs là, le curé conseillait à ses ouilles de ne pas sortir. Il distribuait des fioles d’eau bénite que l’on portait toujours sur soi.

Un soir de pleine lune, un colporteur étranger au village,  ignorant l’avertissement du curé,  entreprit la montée du Cariet pour se rendre à Gourbit.

Alors qu’il atteignait le pont enjambant le Riou au dessous du moulin, il aperçut un bouc immobile se tenant au beau milieu de la pierre.  I’homme avança et menaça la bête de son bâton pour l’obliger à lui céder le passage.

Nullement troublé, le bouc fit face et se mit à grandir à vue d’œil. Son poil se hérissa et devint couleur de feu. Ses yeux  brillaient comme des flammes. Il se dressa sur ses pattes arrières  et s’abattit sur notre colporteur qui mort de peur, crut sa dernière heure arrivait.

Le bouc lançait par les narines des jets de vapeur soufrées. Le colporteur reconnu avoir affaire au Diable. Sentant que la bête  s’apprêtait à le faire basculer dans le ruisseau,  vite il fit le signe de la croix, et cria neuf fois «  je te doute »

Aussitôt le bouc se transforma en un homme cornu, à la longue queue qui disparut dans un nuage de fumée.

Le pauvre colporteur plus mort que vif, vit ses cheveux devenir plus blanc que la neige en quelques secondes.

Paulette Laguerre

La forêt Gourbitoise sous la révolution

Le 3 juin 1796 : les bois et montagnes de la vallée et la forge de Rabat sont achetés par Jean-Baptiste Bienaimé Saint-André de Tarascon, Jean-François Gomma Cadet de Celles et Georges Bergasse Laziroules de Saurat. Quelques années plus tard, ce dernier restera seul propriétaire. Selon la loi, le prix de vente des montagnes fut établi à partir du revenu net de la propriété et fixé à 13 500 F et la vente réalisée par soumission et non aux enchères. Les biens acquis comprennent :

Les bois et montagnes situés actuellement sur les communes de Rabat et de Gourbit (la délimitation entre les deux communes date de 1792) pour une superficie totale de 3 198 ha dont 1 870 ha 14 a 10 ca sur Rabat et 1 327 ha 85 a 90 ca sur Gourbit. Nous trouvons :

Sur Rabat : la rive gauche de la Courbière (Cou mo d’Ers, la Casto, le roc de Maety, Meutiès, le Cabal, le Planel del Roc, le Ribal del Ressec, Lafouadis.)

La rive droite de la Courbière (Courtal vieil , Stamblaous, la roche Ronde).

Sur Gourbit : Las Lesses, le Courtal vieil, le Teich, Pladonniels, las Planetos, Les Taillades, la Trinquado de Berdu, La Poujado, la Garrigue.

Les droits anciens reconnus aux communes existaient toujours, mais les propriétaires ont changé. Avant 1789, ils n’avaient jamais été source de tensions ou d’affrontements avec les seigneurs. Il n’en sera pas de même avec les nouveaux propriétaires. Les excès de ces derniers, les débordements des usagers, les contestations entre communes vont servir de base à de nombreux incidents et procès pendant près d’un siècle.

Les habitants des communes font des coupes de bois illicites, commettent des délits, dégradent et vandalisent souvent sans tenir compte des droits du propriétaire. Ce dernier, de son côté, déboise pour faire du charbon de bois qui alimentera sa forge de Rabat ou qu’il vendra pour les forges à la catalane qui s’installent de plus en plus en Ariège, faisant naître des craintes chez les habitants qui ont peur de ne plus avoir de bois d’affouage.

Ainsi en 1797 (30 frimaire an V), Bergasse emploie des hommes de Gourbit pour faire du charbon de bois au « Rival del Ressec ». Les gens de Rabat se rendent sur les lieux et attaquent les charbonniers à coups de fusil et de pierres et les obligent à s’enfuir précipitamment. Ils emportent les outils des ouvriers, une partie du bois et du charbon et en brûlant le reste, ils incendièrent la forêt. D’où procès. Les habitants de Rabat furent condamnés à payer une amende au propriétaire et à restituer en nature les biens volés. Mais comme deux ans plus tard ils n’ont rien rendu, un nouveau procès les condamne à payer des dommages et intérêts.

Les incidents avec les communes continuent car Bergasse, pour faire du charbon, poursuit l’exploitation des bois sans retenue. Les communes protestent auprès du Ministère de l’Intérieur, les gendarmes établissent des constats mais les coupes continuent.

Paulette Laguerre & Juliette Laguerre

La chanson de Gourbit

Message d’Alain séverac qui m’a envoyé la chanson de Gourbit

Voici les paroles de la chanson de Gourbit, en première page de  I CAL ANA du 12 août 1986.

Cette chanson est pour moi  un hymne de ralliement, oui nous quittions Gourbit et les copains le cœur gros à a fin des vacances, mais quel plaisir de nous retrouver l’été suivant

 Nous l’avions chantée pour la fête alors que nous étions gamins. La chorale avait été managée par les plus grandes, Renée Larnaudie, Renée et Jacquie Blaize. Elles nous avaient fait jouer des scénettes sur l’air du petit cordonnier qui voulait aller danser (de Francis Lemarque) et de Davy Crockett. Elles nous avaient aussi appris à danser le chacahacha, le rock, etc…  De très joyeux et lointains souvenirs.

1 Jour – 1 Légende

L’histoire d’un mignon petit chaton

Une dame de gourbit m’a raconté l’histoire d’un joli petit chaton.

C’était jour de marché à Tarascon. Deux hommes du village était descendus vendre des moutons. La journée c’était bien passée, la vente de leurs moutons avait rapporté de quoi nourrir la famille. Après un petit tour à l’auberge pour arroser leur chance, ils décidèrent de remonter le Cariet 

A mi-chemin, ils trouvèrent un petit chaton noir. Un des hommes le ramassa et l’enfourna dans sa besace.

— Voila qui fait mon affaire, il chassera les souris ricana-t-il.

Ils reprirent la montée, et oublièrent le chaton, instinctivement l’homme changea sa besace d’épaule.  Ami-chemin, ils réalisèrent que le chat ne cessait de grossir, mais cela n’affola pas l’homme, il tenait à son chat.

— Quelle chance, il chassera les rats de la grange, annonça-t-il satisfait.  

Le chat grossissait toujours, il avait maintenant la corpulence d’un gros renard. L’homme peinait de plus en plus. C’est haletant, à moitié étouffé par la bête qu’il franchit les derniers lacés, et ce malgré les injonctions de son compère de ce débarrasser dans le ruisseau de cette bête. Il commençait à trouver de la  diablerie dans ce chat.

Je pense que tu as enfermé le diable dans ton sac, l’avertit son compagnon, qui se signa, et récita une prière pour se protéger du Démon et de ses serviteurs.

Ils durent faire halte tant la bête s’agitait dans le sac. L’homme avait à peine posé sa besace à terre que le chat, déchira la toile et sortit comme une furie, les poils hérissés, les yeux flamboyants et cria :

Bien té bal qué mas  abaichà

Heureusement pour toi que tu m’as posé.

Et comme un éclair, il disparut dans la montagne, laissant derrière lui une traînée jaune nauséabonde.

1 Jour – 1 Légende

Le Mount ou le « Roc del mietjourn

Ce rocher était aussi nommé  «Milieu du jour » par les habitants du village, car en été le soleil est à sa verticale, tous les jours, à midi.

 Le jour du solstice d’Eté le soleil à midi se place  passe entre les deux roches de sa cime. En hiver, le soleil se couche avant d’avoir atteint ce mont, il ne le dépasse qu’un certain jour de juin, toujours le même. Or ce jour là dans le bon  vieux temps, deux habitants du village avaient pris l’habitude de venir s’asseoir près de la croix  sur la place. Il faisait un pari sur le passage du soleil entre les deux rochers à la cime do Mount. «  Il passera ou passera pas ? »

Le Gustou disait :

  • Yéou, té didi qué passera. (Moi je te dis qu’il passera )

Et le Clovis de répliquer :

  • Eh yéou té qué nou passera pas. (Et moi je te dit qu’il ne passera pas)

Et tous les ans, il passait juste au dessus du menhir.

La légende du roc du milieu du jour

Tous les ans, des bergers et vachers de la vallée de la courbière,  montaient tous les ans, faire paître leurs bêtes sur les flancs du roc del mietjourn. A mi chemin ils avaient construis des petites cabanes, pour se  mettre à l’abri la nuit.

Un soir à la tombé de la nuit, un homme épuisé se présenta à eux, et demanda l’hospitalité pour la nuit, un peu de lait de brebis, et une place sur leur lit de fougères. Ce fut un beau tollé les cabanes étaient déjà assez étroite pour eux et leurs chiens, alors une personne de plus il ne fallait pas y compter, ils refusèrent. Basile, le plus jeune eut pitié du voyageur, il lui offrit une écuelle de lait de brebis et lui laissa sa place sur sa paillasse de fougères, et partit  dormir à la belle étoile dans le creux d’un rocher.

Le lendemain, le Christ (et oui encore lui) demanda au jeune pâtre de vite rassembler son troupeau et de descendre dans la vallée avec comme recommandation :

  • Quoique puisse se passer ne te retourne pas !

Le jeune pâtre fit ce que l’homme lui commandait. Alors qu’il descendait le flanc de la montagne en direction de Gourbit, il sentit le sol trembler et un grand bruit au dessus de sa tête. Oubliant  la recommandation de Jésus, il se laisse convaincre par la curiosité et se retourna et eut le temps de voir des masses d’eau engloutirent les mauvais bergers et leurs  bêtes, avant d’être  transformé en pierre.